Réaliser une calade

La prise en compte des orientations d’un site, c’est-à-dire son ensoleillement, sa pente, les vents dominants ainsi que l’écoulement des eaux est à la base de toute l’architecture traditionnelle. Ce savoir rural trouve à s’exprimer dans la technique de la calade.

Les orages violents qui frappent parfois les villages perchés et les collines provençales ont amené à développer de prudents principes d’aménagement des espaces en pente et de traitement des eaux de ruissellement.

SAVOIR-FAIRE

Maçonnée à la terre, au sable, au sable et à la chaux, la calade est dite « perspirante », de sorte que l’eau contenue dans le sol peut s’évaporer. Elle draine 80% des eaux de ruissellement. La pente minimum est de 2%.
Elle fonctionne mécaniquement par friction des pierres entre elles qui forment une voûte à plat.
L’ensemble s’appuie sur des « raidisseurs », pierres de plus gros volume, soigneusement agencées, qui définissent le calepinage ou dessin de la réalisation. Le tout est donc très solide à l’écrasement et peut être carrossable.


C’est un ouvrage esthétique et rustique, mais avant tout utile.
Techniquement, elle répond très bien aux contraintes liées à la configuration des lieux comme une pente importante ou des orages violent. Elle est un frein à l’érosion et casse le rythme des eaux.
Elle permet donc de gérer les eaux de pluie, mais aussi de les canaliser.

Le terrassement d’une calade construite dans les règles de l’art est très basique en comparaison par exemple de celui d’un dallage qui demande une préparation du sol soignée. C’est pourquoi autrefois, dalle et pavage était l’apanage des maisons de maîtres, des édifices religieux et de certains monuments publics. Aujourd’hui la démocratisation des bétons en fait des revêtements plus classiques mais qui posent des problèmes. Les effets irréversibles des bétons et autres goudrons aux niveaux des sous-bassement des maisons de village sont un phénomène récurrent. Les remontés capillaires liées à l’eau qui passe par les murs faute de pouvoir s’échapper par le sol trop imperméable cause de gros dégât aux maçonneries.

Le calepinage répond à certaines règles qui dépendent notamment de la taille et de la forme des pierres, de leurs natures et de celle du sol. Le dessin doit aussi être en accord avec les différents niveaux, les sens de circulation, l’écoulement des eaux pluviales afin de garder une fluidité d’ensemble.